Nos vies se tissent au fil des rencontres.

Selon le philosophe François Jullien la rencontre se noue autour de trois sens que sont celui de l’imprévu (la rencontre ouvre sur un avenir incertain), le face à face dans l’instant (celui du dévisagement) et enfin l’affrontement. La rencontre contient en elle un choc et une mise en tension. Elle produit un désemparèrent des sujets dans leur maitrise, leur autonomie.

Je pense que nous avons tous déjà ressenti ce désarçonnement lors d’une rencontre.
Existe-il une image pour parler de cet instant ?
La rencontre de l’objet d’art existe déjà et peut générer en soi une forme de désarçonnement et peut-être un éveil sur les certitudes et le regard que l’on peut porter sur le monde mais d'une façon plus personnelle quand est-il de l'intériorité d'une telle expérience ?

De cet état de choc finalement si fécond dans la découverte de qui nous sommes dans le face à face, j’ai choisi de traiter le sujet en opérant un glissement du portrait vers l’autoportrait du regardeur. Puisque à travers l'autre, le reflet parfait de celui que je suis avec mes travers inavoués ou encore celui que je ne suis pas encore et qui m’attire tant, je vacille, pour voir finalement qui je suis réellement.

Le sujet de la rencontre est toujours d'actualité et progressivement, d’autres peintures viendront s’ajouter à cette collection.